Le réveil de Dame Hermann

Mars 2013 • par Denis HUIN, naturaliste, ornithologue

Le coin des naturalistesFaune

Nul besoin de la décrire, c’est une star dans les Maures, tout le monde la connait : la tortue des Maures de son véritable nom la tortue d’Hermann. C’est à partir de la mi-mars en général qu’elle sort de sa léthargie hivernale. Exclusivement diurne, elle s’active quand les rayons solaires éclairent le sol. Ses activités sont essentiellement destinées au maintien d’une température corporelle idéale, c’est la thermorégulation. Son alimentation est composée de végétaux mais aussi parfois d’escargots, d’insectes, de cadavres ou même de crottes. Notre tortue est gourmande, elle aime les fruits tombés à terre tels les figues, les mûres, les arbouses, les raisins et les oponces (les figues de Barbarie). Malgré une réputation d’animal très lent et peu mobile, des études sérieuses ont montré que dans une journée elle pouvait parcourir jusqu’à 450 m. C’est un maximum bien sûr, en moyenne cette distance est plutôt de l’ordre de 80 m. Ainsi durant tout une période d’activité, la distance parcourue est d’environ 12 km. La tortue peut alors occuper un territoire compris entre 0,60 ha et 2,40 ha, les femelles couvrant un territoire plus vaste que les mâles. La tortue d’Hermann s’est fortement raréfiée au point d’être menacée d’extinction. La cause principale de cette raréfaction est bien la régression de ses milieux de prédilection. En cause l’extension des villes et villages, les coupures occasionnées par les routes et les voies ferrées et de multiples autres causes (extension de décharges, création de pôles logistiques ou de zac, création de golf, …). Malheureusement ce n’est pas tout : les feux de forêt (mortalité directe et perte ponctuelle de l’habitat), les pratiques agricoles trop peu respectueuses du vivant (usage massif de pesticide, suppression des bordures enherbées, monoculture), l’abandon du pastoralisme extensif (qui étaient sources de paysage très favorables à la tortue). C’est pour toutes ces raisons qu’une réserve a vu le jour en 2009 dans la plaine des Maures. Certes il y a bien d’autres intérêts à cette réserve mais l’objectif prioritaire avoué est y bien la sauvegarde de la tortue d’Hermann.

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