Le rucher de Blay

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LOCALISATION


Le rucher de Blay est accessible seulement à pied.

Télécharger ici l’itinéraire de randonnée au rucher de Blay à La Garde-Freinet (Var).

En 2006, on ignorait encore l’existence de ruchers enclos sur le territoire de La Garde-Freinet. L’identification et la restauration de l’un de ces ruchers est le fruit d’un long travail de recherches sur l’apiculture, lancées en 2004 dans les archives communales. Le choix de cette thématique était alors guidé par la préparation de l’exposition : « les mouches à miel dans le massif des Maures », présentée au Conservatoire du Patrimoine du Freinet de juillet 2004 à mars 2005. Ce travail a abouti en 2012 à la publication d’un article qui a notamment permis de dénombrer sur le territoire communal près d’une centaine de ruchers d’Ancien Régime et parmi eux : l’apier de Blay (voir le n°9 de la revue Freinet – Pays des Maures).

En 2006, le site du rucher a été entièrement débroussaillé, puis étudié (mesures, dessins et relevés topographiques). En 2010, grâce aux informations collectées, un projet de réhabilitation du site a pu être envisagé, s’inscrivant dans les missions du Service Patrimoine de la commune de la Garde-Freinet.

Les partenaires du projet : Le Service Patrimoine de la commune de La Garde-Freinet, l’IME de Sylvabelle à La Croix-Valmer, Le Conservatoire du Patrimoine du Freinet, le Conservatoire de l’abeille noire de Provence, et plusieurs équipes de scouts et de bénévoles au fil des années.


Le rucher apparaît pour la première fois dans le cadastre de 1613. Un certain Jehan Blay en devient propriétaire entre 1613 et1620. Il l’a acquis d’Honorade Boissière, riche propriétaire de La Garde-Freinet, veuve et héritière d’Antoine Corchet (fondateur de l’actuelle chapelle Saint-Jean).

Le choix du site

Son implantation paraît idéale pour l’élevage des abeilles :

– le site est au cœur d’un maquis inculte comme il devait l’être au XVIIe siècle, avec la flore nécessaire à la vie de la colonie ;

– il est exposé sur un versant sud-est, profitant au mieux du rayonnement solaire et le protégeant des vents dominants de nordet nord-ouest ;

– autre élément indispensable, l’eau, toute proche avec le ruisseau de Vanadal qui, quelques dizaines de mètres en aval, rejoint le ruisseau des Neuf-Riaux (aujourd’hui la retenue de Vanadal) ;

– la morphologie du terrain et la proximité des matériaux, avec la roche qui forme une barre continue depuis la crête jusqu’à la rivière, en fait un rempart naturel et permet d’extraire la pierre nécessaire au montage des murets de l’enclos.

L’enclos

La carrière est ainsi au cœur de l’ouvrage, amputant par la même occasion un bon quart de l’espace. Les quatre murs de l’enclos, dont certains étaient en très mauvais état de conservation, sont montés en pierre sèche (mur inférieur : 14,70 m, mur supérieur : 10 m, mur sud-ouest : 5,80 m, mur nord-est : 15,25 m). L’entrée du rucher se faisait, semble-t-il, par une ouverture dans le mur sud-ouest.

Les murs étaient couronnés de pierres plates mises sur chant, rendant l’accès plus difficile et donnant à cet enclos une réelle fonction malgré la faible hauteur des murs (entre 1 et 2 m).

Organisation intérieure

À l’intérieur de l’enclos, d’environ 182 m², l’érosion a fait beaucoup de dégâts. Pour ce rucher, ont simplement été alignées plusieurs rangées de dalles de schiste qui suivent les courbes de niveaux. Ces dalles sont posées à même le sol sur un replat ajusté à la dimension, soit sur la faible couche de terre, soit calées sur la roche qui affleure.

Cinq rangées partielles ont pu être identifiées pour un nombre total de 44 dalles retrouvées en place (entre 0,30 et 0,60 m de diamètre).

La circulation

Il n’apparaît pas de cheminement clair au sein du rucher. Il en est de même pour se déplacer entre les rangées de ruches. La forte pente et les intervalles parfois très étroits, devaient rendre parfois périlleuses les manœuvres de l’apiculteur.

L’abandon

Dans le cadastre de 1676, le rucher, partagé entre François Blay et Pierre Blay, est définitivement rayé des biens imposés.

Le rucher n’est alors plus en activité. Les raisons de cet abandon ne nous sont pas rapportées. Toujours est-il que le rucher de M. Blay est un des rares exemples de ce type connu à ce jour dans le massif des Maures.

A lire aussi Revue Freinet – Pays des Maure, n° 11, 2014-15 : Deux nouveaux apiers enclos dans les Maures

L’ouverture d’un sentier

L’environnement du rucher était fortement perturbé par la retenue collinaire implantée dans les années 1970 et la présence d’un maquis dense. L’ancien chemin d’accès au rucher n’a d’ailleurs pas été retrouvé. Une première opération a été conduite en juillet 2010 avec une équipe de 12 jeunes pionnières venues de Belgique.

Elle a consisté à ouvrir un sentier qui contourne le barrage de Vanadal par l’ouest, permettant ainsi d’accéder au rucher et relier le chemin de Saint-Joseph, venant du village, et le chemin des Neuf-Riaux, qui se poursuit dans le vallon au nord.

L’ensemble du tracé, comme le rucher, se trouvent sur une parcelle communale au quartier du Féougas (section B, n°1).

La pose de panneaux directionnels

La signalétique a été réalisée et posée par l’atelier menuiserie de l’IME de Sylvabelle. Une dizaine de panneaux a été installée depuis le village (quartier Saint-Joseph) jusqu’à la RD 558, qui sont les deux accès possibles.

La restauration du rucher

Le chantier de valorisation du rucher s’est déroulé du mois de septembre 2010 au mois de juin 2012, en partenariat avec les jeunes de l’atelier bâtiment de l’IME (Institut Médico-Educatif) de Sylvabelle, de La Croix-Valmer et par des bénévoles, amateurs de vieilles pierres. Les travaux ont concerné :

L’enclos :

  • Reprise des pierres de chant et complément sur les murs supérieurs et sud-ouest ;
  • Démontage partiel du mur sud-est, reprise et pose de pierres de chants ;
  • Réparation des piédroits de l’entrée ;
  • Légère reprise du mur de soutènement inférieur, particulièrement dans l’angle sud-ouest ;
  • Renforcement de l’enclos par l’édification de deux petits murets le long de l’arête rocheuse au sud-ouest.

Les rangées de dalles :

  • Reprise des alignements de dalles : mise à niveau et complément des manques ;
  • 6 dalles ont été ajoutées sur la terrasse inférieure pour l’installation des ruches peuplées.

Les travaux ont été réalisés à la main. Les pierres ont été collectées en surface dans les nombreux éboulements ou extraites sur place dans les affleurements rocheux.

La fabrication des ruches en liège : leï bruscs

Avant l’apparition des ruches à cadres mobiles au XIXe siècle, l’apiculture dans le massif des Maures et sa périphérie se pratiquait dans des ruches fabriquées avec une matière première locale abondante : le liège. Elles présentaient les avantages d’être légères, isothermes, imputrescibles et imperméables. De plus, leur conception reste relativement simple. Le processus est le suivant :

  • Il faut d’abord prélever un « canon » (c’est-à-dire un cylindre) de liège de reproduction, plus homogène que du liège mâle, d’environ 2 à 3 cm d’épaisseur, 40 à 70 cm de hauteur et 19 à 35 cm de diamètre intérieur ;
  • La coupe de levage verticale, ainsi que les éventuelles autres fentes, sont suturées à l’aide d’un fils de fer (auparavant des chevilles de bois) ;
  • À l’intérieur de la ruche, sont fixés des traverses de bois en croix, qui divisent la ruche en 2, 3, voire 4 intervalles superposés ;
  • Le haut de la ruche est fermé par un morceau de liège de reproduction aplani et maintenu par une série de chevilles plantées dans l’épaisseur de la ruche, permettant visites et récoltes ;
  • Une ouverture d’environ 1 x 3 cm est pratiquée à la base de la ruche ;
  • Celle-ci est posée sur une dalle bien plate et lestée par une pierre posée sur le couvercle.

Malgré leur simplicité de fabrication et les avantages énoncées, ces ruches avaient une capacité réduite, qui entrainait de nombreux essaimages. Les productions étaient bien inférieures que dans les ruches modernes.

Ces élevages traditionnels, souvent destructeurs des colonies, servaient, à la date du rucher, à produire du miel mais aussi et surtout de la cire, utilisée pour l’éclairage, dont le rapport économique était plus intéressant.

De septembre 2011 à juin 2012, 25 bruscs ont été fabriqués par les jeunes de Sylvabelle et installés dans le rucher. Elles portent toutes la marque de leur propriétaire « GF », pour « Garde-Freinet ».

L’installation d’abeilles

Pour que le rucher retrouve sa destination, nous avons sollicité le Syndicat des Apiculteurs Professionnels du Var pour installer plusieurs colonies d’abeilles. 6 essaims d’environ 40 000 individus ont été implantés avec des abeilles de la race appelée : « abeille noire » (apis mellifera mellifera).

Cette race locale traditionnelle a été sauvegardée d’éventuels croisements en étant installée dans un lieu préservé : au Conservatoire de l’abeille noire de Provence, sur l’île de Porquerolles.

Inauguration du rucher de Blay

Le jeudi 28 juin 2012, le maire de la commune, Jean-Jacques Courchet, a inauguré la remise en état de l’apier de Blay , en présence de l’ensemble des acteurs qui ont contribué à l’aboutissement de ce projet initié en 2010.

Il a congratulé tous les protagonistes, en particulier les jeunes de l’IME de Sylvabelle, les bénévoles du Conservatoire du Patrimoine. Et s’est félicité de l’existence d’un nouveau site patrimonial à découvrir et de l’efficacité du service Patrimoine de la commune.

L’installation de bruscs peuplés a également pour objectif de mieux comprendre le mode d’élevage dans ce type de ruche, tel qu’il a pu être conduit aux périodes où le rucher était en activité, au XVIIe et XVIIIe siècles. De manière concrète, nous espérons pouvoir récolter du miel et de la cire, afin d’évaluer de manière empirique les rendements des bruscs.

Comme il est presque impossible d’examiner l’intérieur d’un brusc, comme on le fait aujourd’hui facilement dans une ruche que l’on peut ouvrir et démonter, nous réalisons des visites régulières de suivi, basé sur l’observation externe des bruscs et leur pesée systématique, seuls moyens pour apprécier l’état sanitaire des colonies. Depuis 2015, le suivi du rucher est réalisé en partenariat avec par Dimitri Chatelle, apiculteur aux Bas Oliviers (tél. : 06 19 70 79 66).

Malheureusement, nous n’avons pas encore réussi à obtenir une récolte. Même si l’environnement naturel du rucher de Blay n’a guère évolué depuis 2 ou 3 siècles, il en est tout autrement des abeilles, la plupart du temps issus de croisements complexes (l’introduction de quelques reines de race noire n’a qu’un effet limité, puisque la moitié du patrimoine génétique de sa descendance proviendra de bourdons de races sélectionnées pour la plupart) et du contexte sanitaire actuel très difficile pour les abeilles (pollutions diverses, varroa, frelon asiatique, etc.).  

De plus, nous avions décidé de ne donner à nos quelques ruches ni traitement ni nourrissement artificiel, dans l’esprit d’un mode d’élevage proche de ce qu’il pouvait être sous l’Ancien régime.  De ce fait, le rucher a souffert d’une mortalité importante qui nous a obligé à remplacer les bruscs régulièrement.

Depuis notre dernier renouvellement de brusc, durant l’été 2020, nous avons changé notre fusil d’épaule, en accompagnant les colonies des traitements nécessaires contre le varroa et en assistant les colonies faibles d’un nourrissage artificiel.

Avril 2014 – Les abeilles

La dernière colonie d’abeilles encore vivante, installée en juin 2012 au rucher de Blay (avec cinq autres), n’a pas survécu au dernier hiver, ni aux assauts de frelons qui ont fini par en venir à bout. Lorsqu’on tente de chercher les raisons qui ont conduit à cet échec, on constate que les années 2012 et 2013, selon les apiculteurs, ont été de  « mauvaises » années qui n’ont pas été favorables aux abeilles.
De plus, nous avons installé trop tardivement les essaims : au mois de juin, à la veille de l’été, période où la flore se raréfie considérablement dans notre région. La difficulté a encore été accrue par la ruche elle-même, car les paquets d’abeilles ont été placés dans des bruscs, nos ruches traditionnelles faites d’un fût en liège muni d’un simple croisillon central ; c’est à dire qu’il leur a fallu bâtir entièrement les rayons de cire qui allaient abriter nourriture et couvain.
Forts de cette expérience, nous allons renouveler l’opération au cours du mois de mai avec l’installation de cinq essaims provenant, comme la fois précédente, du Conservatoire de l’abeille noir de Porquerolles.
Le rucher sera prêt à les accueillir : un mur de protection a été élevé dans l’angle sud-ouest pour empêcher l’intrusion de sangliers ; le site a été nettoyé et les ruches préparées à l’arrivée de nouvelles locataires.

Juillet 2014 – Le rucher

Au cours du mois de juillet 2014, 17 pionniers belges (de Somzée, Cerfontaine et Walcourt) se sont attelés à des réparations sur le sentier qui mène au rucher de Blay (amélioration du tracé, débroussaillage, renforcement des murs de soutènement), sentier qui avait été ouvert en 2012, aussi par un groupe de scouts belges. Nous remercions vivement ces jeunes belges, enthousiastes et motivés, pour le travail qu’ils ont accompli au bénéfice des paysages et du patrimoine de La Garde-Freinet.

Décembre 2014 – Juin 2015 – Le rucher

Avant l’arrivée au printemps prochain de six nouveaux essaims, qui seront installés au rucher de Blay pour une deuxième tentative (voir la première installation en 2012), celui-ci doit être en parfait état. Nous avons en effet constaté que l’enclos ne remplissait pas bien son rôle, à savoir empêcher les sangliers d’y entrer et de faire tomber les ruches.

Nous avons donc amélioré leur protection, avant l’échéance annoncée. Cela s’est traduit par le renforcement du système de pierres posées de chant en couronnement des murs et l’élévation de nouveaux murets à des endroits qui n’en comportaient pas mais qui le nécessitent à présent. Nous avons également installé des barrières en bois à deux endroits particulièrement sensibles du rucher.
Enfin, nous avons rebâti l’extrémité ouest du mur de soutènement nord, dont les bases, déjà fragiles, avaient fortement souffert des fortes pluies de 2014.

Juin 2015 – Les abeilles

Trois ans après la première installation de six colonies d’abeilles, tentative qui a malheureusement échoué, nous avons renouvelé l’expérience, mais, cette fois, en procédant de manière différente.
Au lieu d’amener des paquets d’abeilles avec des reines isolées au rucher, nous avons sollicité deux apiculteurs locaux : Dimitri Chatelle et Marcel Bernardi. Nous leur avons confié nos six bruscs. Vers la mi-avril, ils ont récupéré des essaims naturels ou issus de la division de ruches à cadres (comme dans la vidéo). Nous avons ensuite laissé les abeilles profiter des floraisons printanières pour bâtir des rayons et bien s’implanter à l’intérieur des bruscs. C’est seulement au mois de juin (les 5 et 28) que nous les avons transportés au rucher de Blay, en espérant que les colonies résistent à l’été, cet hiver chaud, où la nourriture se fait rare.
L’installation d’abeilles vient finaliser le chantier de restauration en redonnant vie au site. Son objectif est aussi de tenter de mieux comprendre un mode d’élevage traditionnel, très éloigné des pratiques intensives actuelles, et qui a prédominé dans notre région longtemps encore au XXe siècle. Ainsi, une convention de partenariat a été mise en place entre le Service Patrimoine de la commune de La Garde-Freinet et un apiculteur, Dimitri Chatelle, pour assurer le suivi des colonies. Chaque brusc a été numéroté et pesé à vide. Ils vont faire l’objet de visites régulières, lors desquelles le poids, la vitalité et l’état sanitaire des essaims seront consignés.

Novembre 2015 – Les abeilles

Le 17 novembre matin, accompagné de Dimitri Chatelle, apiculteur à La Garde-Freinet, nous avons effectué l’ultime visite de l’année au rucher de Blay, laissant ensuite les colonies hiverner au calme.

Pour un premier bilan de l’opération d’installation au printemps dernier (cf lettre de juillet-août 2015) de 6 bruscs peuplés (ruche en liège. Prononcer  « bru »), on est plutôt satisfait du premier été passé, avec seulement une perte à déplorer. L’exceptionnel automne dont nous avons bénéficié a grandement favorisé le développement des ruches : entre le 20 octobre et le 17 novembre, nos bruscs ont pris 7,7 kg en moyenne (de 3,5 à 10,8 kg). Le miel dégusté sur place avait le goût si particulier du miel d’arbousier, mêlant une légère amertume, qui souligne son parfum prononcé et épicé.

Juin 2017 – Les abeilles

Comme pour la plupart des ruchers, celui de Blay n’a pas échappé à la terrible année 2016 qui a frappé l’apiculture. Sur 5 des 6 ruches-troncs en liège (bruscs) que nous avions encore l’année dernière, 4 ont péri entre septembre 2016 et février 2017. Il est vrai aussi que nous avons décidé de traiter et de nourrir les colonies le moins possible, pour tenter d’être le plus proche d’un modèle traditionnel d’élevage.
Pour ne pas laisser qu’un seul brusc, dimanche 11 juin, vers 23 h, nous avons transporté 2 bruscs supplémentaires dans des sacs en toile de jute jusqu’au rucher de Blay, comme en 2015 (voir lettre et vidéo de juillet-août 2015). Les colonies sont issues d’essaims naturels récupérés au mois d’avril par l’apiculteur qui assure le suivi annuel du rucher, Dimitri Chatelle, avec lequel nous allons continuer nos visites régulières pour peser chaque ruche et évaluer la vitalité et l’état sanitaire des essaims.
Nous espérons pouvoir augmenter le cheptel l’an prochain, afin d’avoir un échantillon plus significatif. En attendant, l’apier de Blay continue d’être peuplé.

Juillet 2018 – Les abeilles
Un brusc vitré au rucher de Blay

L’année 2017 a vu plusieurs colonies du rucher communal de Blay périr, comme chez de nombreux apiculteurs qui ont particulièrement souffert de la sécheresse ; et il a été difficile de trouver des essaims au printemps 2018 pour compenser les pertes. Le 12 juillet 2018 vers 22 h, avec l’apiculteur Dimitri Chatelle, nous n’avons installé qu’un seul essaim, qui a été placé dans un brusc aménagé de fenêtres en plexiglass ouvertes sur un côté et sur le haut (un merci au passage à Cathy qui a fabriqué ce système). Ces ouvertures nous permettent d’observer un peu mieux l’accroissement de la colonie et l’évolution de son état sanitaire.
A la faveur des conditions météorologiques estivales exceptionnelles, les colonies ont enregistré entre le 19 juillet et le 21 août une croissance de plus de 5 kg, avec des réserves de miel observables sur plusieurs rayons.
Si la bonne santé de nos ruches se confirme au mois de septembre, nous tenterons d’en prélever une partie sur les plus vigoureuses, de les « rogner », comme les contrats d’élevage le mentionnent sous l’Ancien Régime.

Mars 2019 – Les abeilles
Essaimage de printemps

En compagnie de Dimitri Chatelle, apiculteur de La Garde-Freinet, qui assure le suivi de l’apier de Blay, nous avons réalisé un débroussaillage « léger » et réparé les quelques bruscs et la pancarte d’avertissement qui avaient souffert durant l’automne dernier.
Nous en avons également profité pour diviser la seule ruche moderne présente sur le site, afin de constituer un nouvel essaim pour un brusc supplémentaire. L’objectif de cette année va être d’augmenter notre maigre cheptel, dans le but d’avoir un échantillon plus représentatif et, surtout, d’essayer de maintenir en vie les colonies au-delà d’une année !
La ruche vitrée que nous avons observée montre une colonie en pleine santé qui a pris 2 kg en un mois, malgré une sécheresse persistante.

Juin 2019 – Les abeilles
3 nouveaux essaims à l’apier de Blay

Mardi 10 juin 2019 vers 22 h, Dimitri Chatelle, apiculteur à La Garde-Freinet, est arrivé au parking du moulin de Blanche avec, dans son coffre, 3 bruscs peuplés, emballés dans des sacs en toile de jute. Le temps de s’équiper et de mettre le brusc sur l’épaule, les 3 porteurs présents ont cheminé environ 15 minutes sur le petit sentier qui conduit à l’apier de Blay. Ce fut alors l’opération délicate de positionner ces ruches en liège et de les libérer rapidement de leur fermeture, sans trop les énerver.
L’apier compte désormais 4 bruscs, dont nous allons régulièrement contrôler la vitalité, en espérant que l’été ne soit pas trop sec et laisse à ces colonies sédentaires de quoi se nourrir jusqu’aux floraisons de septembre.

Hiver 2020-2021 – Les abeilles

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L’hiver n’a pas été favorable à l’apier expérimental de Blay. En effet, 3 nouvelles colonies ont péri, malgré traitements et nourrissages réguliers ; il n’échappe donc pas aux problèmes de mortalité qui touche l’apiculture contemporaine. Bien qu’ayant perdu leur population, nous avons relevé la quantité de cire produite, matière première autrefois bien plus rentable, et préférée au miel, surtout celui qui était produit dans les Maures. Il ne reste plus qu’un seul brusc qui, contrairement aux autres, a su pleinement profiter de ce printemps pourtant si erratique, en fabriquant des gaufres de cire, jusqu’au fond de la ruche en liège. Nous allons réaliser une ultime tentative, en installant 5 nouveaux essaims, que nous transporterons au début de l’été, avec l’espoir que nous pourrons prélever l’année prochaine quelques brèches de miel bien garnies.

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Juillet 2021 – Les abeilles

Jeudi 29 juillet 2021, vers 22 h, en compagnie de l’apiculteur Dimitri Chatelle et de Michel (que je remercie au passage), nous avons transporté, du barrage de Vanadal à l’apier de Blay, 3 bruscs emmaillotés dans des draps tenus par du fil de fer. Ces trois ruches traditionnelles peuplées à partir d’essaims récupérés au printemps constituent l’ultime installation que nous réalisons pour essayer de conduire ce rucher et récolter quelques brèches l’été prochain. Espérons que l’automne prochain leur soit sera favorable !

Août 2021 – Les abeilles

Le 31 août, lors de la pesée des ruches en liège pour le suivi de leur était de santé, nous avons été positivement surpris de retourner un brusc et de le retrouver rempli de couvains. Si les autres bruscs, qui étaient vides, pèsent entre 6 et 7 kg environ, celui-ci avait un poids de bien 15 kg. La colonie était bien vivante.

Mai 2022 – Le miel
Un événement exceptionnel

Après l’habituelle pesée mensuelle des bruscs et l’observation de leur état sanitaire, mardi 24 mai, nous avons effectué une récolte partielle dans l’une de ces ruches traditionnelles en liège. Nous attendions cette opportunité depuis plusieurs années, sans pouvoir y arriver, faute de ruches suffisamment fortes ou du fait de mortalités trop fréquentes. Le brusc sélectionné présentait des signes propices à un prélèvement : une ruche d’une grande vitalité, populeuse, qui se préparait, début mai, à essaimer. Ainsi, nous pouvons espérer que ce « rognage », dont parle les textes d’Ancien Régime ne conduira pas la ruche à sa perte, malgré cette forte amputation. La vidéo est très explicite. Le travail s’est déroulé vite et sans trop de coulures (de miel). Nous avons commencé par soulever le « chapeau » de la ruche maintenu fermé par quelques chevilles de bruyères très usées (nous l’avions d’ailleurs renforcé avec des clous). En le retirant, inévitablement, les gaufres de cire qui y sont fixées ont été arrachées.

Octobre 2022 – Les abeilles
De nouveaux bruscs au rucher de Blay

Contre l’inexorable mortalité des colonies d’abeilles, nous avons installé dans l’apier 4 nouveaux bruscs le 1er juillet dernier. 4 porteurs, pour 4 ruches protégées dans des sacs en toile de jute : vers 22h, avec Axelle, Dimitri et Mitch, nous avons cheminé à la lampe frontale sur le court mais abrupt sentier qui relie le barrage de Vanadal à l’apier de Blay, pour les y installer sur des dalles de schiste préparées la veille.

Les 4 nouvelles ruches ont été peuplées à partir d’essaims secondaires provenant de l’élevage de Dimitri Chatelle, apiculteur à La Garde-Freinet.

La visite de contrôle, la semaine suivante, s’est avérée encourageante malgré l’échec d’un des bruscs.