Un sentier jusqu’à la Baume des Maures

Août 2018 • par Laurent BOUDINOT, directeur du Conservatoire

Sites patrimoniauxBaume des Maures

Le site de la Baume était le terrain de jeu de nos  » anciens  » qui se souviennent qu’enfants, ils appréciaient particulièrement la tranquillité des lieux pour être loin du regard des adultes. En effet le site se trouve à mi-pente dans le vallon de Vanadal, derrière la Croix qui domine le village, soit à environ une demi-heure à pied.

Si ces gamins appréciaient tant la Baume des Maures, c’est aussi pour le décor qu’elle offrait à leur imaginaire. Le site est spectaculaire : il est formé d’une petite grotte profonde de quelques mètres seulement, ouverte sur une esplanade et dominée par une avancée rocheuse formant un vaste abri ; tout cela dans un îlot de verdure entouré de falaises infranchissables, le seul accès étant, au sud, un passage étroit entre la paroi rocheuse et un énorme bloc qui s’en est détaché.
La Baume des Maures est également connue pour avoir été un site d’inhumation préhistorique. Elle a été fouillée par le curé de La Garde-Freinet dans les années 30, par Jean Joubert de 1965 à 1969, puis par Philippe Hameau, en 2001.
La Baume a laissé des vestiges d’époques différentes, mais c’est à la fin du Néolithique que son utilisation a été la plus intense comme lieu d’inhumation : au moins trente-deux tombelles ont été dégagées sur l’esplanade.
Après crémation, une partie des restes humains étaient placés en pleine terre. Ces amas d’ossements brûlés (à une température d’au moins 800°C) avaient probablement été nettoyés, car très peu de charbons de bois y étaient présents. Chaque dépôt osseux correspond aux restes incomplets d’un ou de plusieurs individus des deux sexes et de tous âges. Des objets accompagnaient ces tombelles : objets de parure, armatures de flèches, outils en pierre, éclats de silex et des récipients céramiques. Il s’agit d’un mobilier classique et analogue à celui des sites sépulcraux de la fin du Néolithique en Provence (pour plus d’informations : Philippe Hameau,  » Un dernier regard sur la Baume des Maures, La Garde-Freinet, Var « , Revue du Centre Archéologique du Var, 2006, pp.75-91).


Pour rendre accessible ce site original, la commune de La Garde-Freinet a signé au début de l’année une convention avec le propriétaire qui a autorisé la création d’un sentier pour s’y rendre. Au mois de juillet dernier, la commune et le Conservatoire du Patrimoine ont accueilli 17 jeunes pionniers belges âgés de 16 à 18 ans, originaires de Virton et alentours, pour aménager près de 500 m d’un sentier à flanc de colline. Équipés de sécateurs, pioches et couteaux-scie, les pionniers n’ont pas manqué de courage. Et dans une ambiance fraternelle et solidaire, ils ont dessouché bruyères filaires et autres nerpruns, édifié de petits murets de soutènement du sentier et transporté d’énormes blocs de pierre pour façonner des marches le long de l’itinéraire. En moins d’une semaine, l’affaire était réglée. Il existe désormais un sentier qui permet de visiter le site exceptionnel de la Baume des Maures, au départ de la Croix qui surplombe le village (le sentier sera prochainement balisé).

Un autre sentier, un peu plus long et surtout moins escarpé, a été ouvert en juillet 2020 par un autre groupe de scouts. Cela permet de suivre une boucle au lieu de faire un aller-retour.

Comme cette vaillante équipe n’a pas refusé de donner encore, nous en avons profité pour arracher les repousses sur l’aire de Val d’Aubert et nettoyer une partie du sentier de Miremer.

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