Cycle d’animation « L’incroyable épopée de mon t-shirt »

Novembre 2023 • par Conservatoire du Patrimoine

Vie associativeAnimations Jeune public

« Depuis des années, quelque chose me disait qu’en suivant les chemins du coton, de
l’agriculture à l’industrie textile en passant par la biochimie, je comprendrais mieux ma
planète. (…) Pour comprendre les mondialisations, celles d’hier et celle d’aujourd’hui, rien
ne vaut l’examen d’un morceau de tissu. Sans doute parce qu’il n’est fait que de fils et
de liens, et des voyages de la navette. »

Orsenna Eric, « Voyage au pays du coton, petit précis de mondialisation »

Ce cycle d’animations a été créé en collaboration avec Margot HANNEQUART, de l’association de valorisation de la laine Ferme du Lambert, de Collobrières, et Julia Donadoni, de Tintura Studio, une microentreprise artisanale de teinture végétale à Draguignan.

Le projet

C’est grâce à une subvention de l’association Territoires Solidaires de Marseille, dans le cadre de l’appel à projet Concerto 3, Citoyenneté et solidarité internationales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, que nous pouvons réaliser et financer ces animations.

Cette appel à projet a pour but de soutenir et de renforcer les activités d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationales auprès de tous les publics sur l’ensemble de la région.
Il s’inscrit dans le cadre du programme interrégional « RECITAL ODD : Renforcer l’Éducation à une Citoyenneté Internationale sur nos Territoires par une Approche Locale des ODD », cofinancé par l’agence Française de Développement.

concerto-logo-noir

10 groupes provenant de 8 structures différentes bénéficieront de ces animations gratuites : le Sessad (Service d’éducation et de soins spécialisés à domicile) du Luc-en-Provence, le UEAJ (Unité éducative d’activités de jour) de Toulon, le lycée Jean Moulin de Draguignan, l’atelier relais (lutte contre le décrochage scolaire) de Brignoles, le collège et le lycée agricole de Saint-Maximin-La-Sainte-Baume, l’école de la 2e chance de Brignoles, l’école de la 2e chance de Draguignan, la MECS La referlante (Maison d’enfants à caractère social) du Revest-les-eaux.

Un cycle de 3 ateliers sur le développement durable et l’éducation à la solidarité internationale

L’objectif principal du projet est de découvrir les matières premières composant nos vêtements et leurs impacts sociaux, écologiques et sanitaires à l’échelle planétaire, à travers un cycle d’animations de 3 ateliers.

En prenant l’exemple de la composition de leur t-shirt, lors du 1er atelier, le groupe découvrira de quoi sont composés la plupart des vêtements et apprendront à déchiffrer les étiquettes

Le 2e atelier abordera le sujet de la teinture du tissu, ils seront sensibilisés aux nombreux enjeux de ce processus aujourd’hui réalisé majoritairement en Asie. Les questions/réponses permettront de former collectivement une fresque de la teinture industrielle. Durant la partie pratique, ils découvriront la pratique historique de la teinture naturelle.
Les participants découvriront les couleurs naturelles à travers la réutilisation de déchets de la cuisine et l’utilisation d’autres plantes tinctoriales. Il s’agira de teindre les fils utilisés durant le dernier atelier.

Lors du 3e et dernier atelier, les groupes seront amenés à tisser deux matières très différentes. Ces doubles réalisations permettront de mettre en lumière les différentes histoires possibles de nos vêtements, leurs différents impacts environnementaux et sociaux, mais aussi l’importance des matières naturelles (choisies en connaissance) et du recyclage des autres matières.


Retour sur les premières interventions

A ce jour, nous avons démarré le projet avec 3 groupes d’adolescents : le SESSAD du Luc-en-Provence, le UEAJ de Toulon et le lycée Jean Moulin de Draguignan.

Le SESSAD du Luc-en-Provence (Service d’éducation et de soins spécialisés à domicile)

Les enfants ont pu découvrir le parcours d’une graine de coton et ses impacts. Ils se sont beaucoup questionnés sur les personnes qui travaillaient pour fabriquer leurs vêtements. Découvrir la fabrication du fil et fabriquer son échantillon de tissu a donné un aspect concret à la fabrication du vêtement, pour pouvoir ensuite se poser les bonnes questions lors de leurs prochains achats textiles. 

Avec un champion de géographie dans le groupe, nous avons rapidement trouvé tous les pays concernés par le chemin de notre t-shirt de la culture à la teinture. Grosse découverte pour les participants que la matière principale de la couleur de leur vêtement venait du pétrole ! Les enfants ont pu choisir sur un nuancier de couleurs naturelles avec quelles plantes ils allaient teindre leur fil.

Nous nous sommes installés dans la cuisine et l’odeur des marmites a donné faim à tout le monde, ils y reconnaissaient l’odeur des pâtes ! Exercice de ligatures des écheveaux qui a permis nombre d »enfants d’exercer leur motricité fine. Gros succès lors de l’immersion des écheveaux : et oui, la laine est aussi isolante de par l’air qu’elle emprisonne, et en trempant la laine, elle rejette des bulles ! Les enfants ont ensuite découvert la couleur sur leurs fibres et on a testé différents nuançages pour des pelotes multicolores !

Le UEAJ de Toulon (Unité éducative d’activités de jour)

Pour la première séance, bien loin des centres commerciaux, sur le site de la ferme du Lambert en forêt, nous avons fait le lien entre élevage ovin et production de vêtements. Ce lien nous a amené à toute une réflexion sur qui, où et comment sont fabriqués nos vêtements.
Du Mali à l’Inde en passant par le Bangladesh, nous avons donné les clefs aux jeunes et à l’équipe éducative de  l’UEAJ pour décoder un bout de tissu, son parcours, son histoire. Ces nouvelles connaissances leur seront certainement très utiles pour leur futur projet de couture et défilé de mode. 

Lors de la deuxième séance, nous avons joué à un « question pour les champions » de la teinture industrielle, un mot est revenu souvent : choqué ! Et oui, on est choqué des besoins en énergie et de l’impact négatif immense de la teinture sur les humains qui y travaillent et sur l’environnement. Habillés en t-shirt de foot, short de sport et claquette, nos jeunes ont découvert qu’ils étaient vêtus grâce à la pétrochimie ! 
Ensuite, a sonné l’heure de la cuisine, et là aussi, même similitude entre les pâtes et nos laines à teindre dans les marmites. Ils ont rencontré la difficulté d’obtenir la teinte qu’ils avaient imaginée. Entre sur-teinture et nuançage au fer, les fibres qui ne prennent pas la couleur pareillement, découverte pour ces jeunes du travail de la teinture, surtout en version naturelle.

Lycée Jean Moulin de Draguignan

Cette classe de lycéens s’est déplacée à la ferme, située au cœur du massif des Maures, à Collobrières, pour une découverte immersive de leurs vêtements. En début de randonnée, nous avons exploré les matières premières qui composent leurs vêtements, et commencé à suivre le parcours  international classique d’un t-shirt en coton que nous avons tous dans notre placard. Très vite, l’impact écologique et social de ce vêtement a été mis en avant. Nous avons alors démarré une randonnée en forêt en suivant un chemin historique. Ce chemin, laissant des traces du passé, nous a permis de nous immerger dans les modes de vie de l’époque pré-industrielle, un temps où l’impact de nos vêtements était beaucoup plus faible. A mi-parcours pour en exergue tout le processus, nous avons transformé artisanalement des bouts de laine en fil.

Un fois arrivés à la ferme, nous avons fait la synthèse de nos échanges : comment inventer le t-shirt de demain, plus solidaire et éthique, à mi-chemin entre le t-shirt d’aujourd’hui et celui d’hier … 

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