Il était autrefois à La Garde-Freinet… la vieille fontaine

Publié le mardi 27 décembre 2022

par Laurent BOUDINOT, directeur du Conservatoire

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Pendant longtemps, la seule fontaine du village

Située en contrebas de la place du Marché (qui n’accueille plus le marché, mais conserve encore une belle halle aux poissons, construite en 1872), la fontaine est en effet très ancienne. La première mention de la fontaine de La Garde-Freinet remonte à 1564. Et, jusqu’en 1833, date d’achèvement de la fontaine de la place Neuve, la fontaine vieille était la seule fontaine du village.

Son apparence a évolué au cours du temps. Celle que l’on voit aujourd’hui remonte au début du XIXe siècle. En 1812, le maire Jacques Joseph AMIC et le conseil municipal décidèrent de lancer le projet de reconstruction de la fontaine et des lavoirs, cette dépense étant jugée indispensable pour l’intérêt de la communauté, au regard de leur état de dégradation.

Les travaux sont réalisés par Balthazar Beuf, tailleur de pierre de Draguignan, et achevés en 1814. La fontaine est considérablement améliorée :

  • au lieu d’un bassin, la nouvelle en comporte deux, reliés entre eux par un troisième en forme de quart de rond et alimentés par deux arrivées d’eau.
  • Des éléments de parement sont ajoutés : les pilastres situés de chaque côté, surmontés d’un piédestal avec une boule. Au sommet du fronton, on y place une urne sur un piédestal.
  • La distribution de l’eau est assurée par deux tuyaux en fonte dans le bassin central, ainsi que deux « mufle », installés au-dessus de chaque bassin latéral, portant aussi un tuyau en fonte.

La fontaine était alors alimentée par 2 sources situées dans le quartier du Jas de la Brute ; et conduites jusqu’à la fontaine par un aqueduc en partie voûtée, qui abritait les tuyaux en terre cuite vernissée (dans le cahier des charges des travaux, il était prescrit d’assembler les tuyaux de poterie avec du mastic fait avec du ciment de fleur de chaux, de la graisse de mouton et de l’huile d’olive).

L’affaire du détournement d’eau

Pour l’anecdote, lors des travaux, il a été constaté qu’une partie de la surverse de la fontaine, devant normalement alimenter les lavoirs publics situés en contre-bas, avait été détournée dans une canalisation de briques jusqu’à la tannerie de Jacques Guillabert.

L’affaire fit grand bruit, quand Le maire Amic fit tout remettre en état et que le maître tanneur, offensé, ne voulut pas se résoudre à céder. Ce dernier signifia un exploit à la commune pour qu’elle fasse réinstaller la prise d’eau, rappelant une possession trentenaire de l’eau détournée et l’accord de la communauté en date d’une délibération du 26 décembre 1785.

Le maire Amic, fit vérifier l’ensemble des allégations, remontant même au cadastre de 1715 pour vérifier la propriété de la tannerie. C’est finalement le préfet qui arbitra le désaccord par un courrier adressé au maire et affiché dans les rues du village, afin de faire taire toute polémique.

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